Arrosage des golfs
Après cet été de sécheresse, le débat concernant les autorisations d’arrosage de l’eau pour les golfs a été d’une grande actualité.
Mais le débat est malheureusement souvent traité sous un angle idéologique et caricatural, et insuffisamment sur le plan technique et environnemental.
Un accord-cadre national a été signé en 2019 entre la Fédération française de golf et les Autorités.
Des «dérogations officielles» ont été octroyées aux golfs, et leur arrosage en période de sécheresse est en fait très encadré.
La réglementation a été arrêtée avec les ministères de la Transition écologique, des Sports et de l’Agriculture, et prévoit des mesures progressives de limitation d’usage de l’eau, en fonction de quatre niveaux de restriction :
• vigilance, alerte, alerte renforcée, crise.
• Même en période de crise, qui a concerné 66 départements cet été, les greens peuvent continuer à être arrosés, entre 20h et 8h du matin, sauf en cas de pénurie d’eau potable.
• Dans tous les cas, l’arrosage doit être «réduit au strict nécessaire», et ne peut représenter plus de 30% des volumes habituels.
Au delà des accords dérogatoires, le bon sens prime pour l’arrosage des golfs
«Les préfets peuvent prévoir des mesures plus contraignantes s’ils estiment qu’une pénurie d’eau potable est à craindre, ou que les conditions locales l’imposent», souligne-t-on à la Fédération de golf. Ainsi, «une vingtaine de départements vont parfois jusqu’à interdire purement et simplement l’arrosage des golfs en cas de sécheresse dans leur arrêté-cadre», indique Maximilien Lambert, chargé de projet environnement à la FFGolf.
C’est le cas par exemple de la Loire-Atlantique ou de l’Ille-et-Vilaine. En juillet et Aout, en raison de la sécheresse, «39 golfs en France ne peuvent pas du tout être arrosés», dénombre le président de la Fédération Pascal Grizot.
«1 à 2%» de la surface des terrains arrosés
Dans les faits, les chiffres de consommation d’eau des golfs annoncés par certains responsables politiques « écologistes, socialistes ou LFI », comme Eric Piolle, Hendrik Davi, ou Yan Chantrel, sont totalement fantaisistes :
◦Selon eux, un golf 18 trous consommerait 5 000 M3 d’eau par jour, soit 1 825 000 M3 par an … !!! « l’équivalent d’une ville de 12 000 habitants. De quoi faire frémir les citoyens …
◦Ce chiffre est simplement aberrant et dénote une incompétence totale sur le sujet. Un golf 18 tous consomme en fait 50 000 M3 par an en moyenne …
La consommation réelle annuelle d’un golf est en effet «36,5 fois» inférieure que ce que relaient une partie des médias
La FFgolf, plus sérieusement, précise que seule une toute petite partie des terrains reste arrosée en cas de sécheresse. «Seuls les greens, essentiels à la survie du parcours, sont alors arrosés. Ils ne représentant qu’1 à 2% de la surface totale du golf».
Elle indique que «le besoin minimal pour la survie des greens d’un golf de 18 trous par forte chaleur est de 100 à 120 m3 par jour». Pour donner une idée, la surface des greens représente à peu près 1,2hectares sur un parcours qui s’étend généralement sur une surface de 50 à 60 hectares pour un parcours de golf de 18 trous. Cela représente un peu plus de la surface d’un terrain de football …
La consommation nationale moyenne annuelle d’eau d’un golf de 18 trous est de 50.000 m3 par an. Un chiffre «très éloigné» de ceux avancés par le député LFI Hendrik Davi, pointe la FFGolf.
De plus ces données, doivent être complétées car cela ne signifie pas qu’il s’agit d’eau potable
En fait, «90% des golfs utilisent de l’eau impropre à la consommation humaine», affirme Maximilien Lambert (FFGolf), et si des progrès restent à faire sur l’origine de l’eau d’arrosage, «seulement 20% des golfs bénéficient d’approvisionnements que l’on peut considérer “durables” : eaux pluviales collectées et stockées dans des réserves, eaux brutes issues de grands canaux d’irrigation, eaux recyclées par des stations d’épuration».
Un sujet sur lequel la Fédération travaille : «On accompagne les golfs pour qu’ils investissent durablement pour une gestion raisonnée de l’eau. 15 millions d’euros de projets ont été déposés aux agences de l’eau», explique Maximilien Lambert.
La dimension économique du golf est un argument qui ne doit pas être éludé …
L’enjeu de l’eau est majeur : «Le fait de ne pas avoir d’arrosage entraîne la mort du green», rapporte le porte-parole fédéral. Ce qui conduit à «une fermeture du golf et une perte d’exploitation pendant 6 mois jusqu’au printemps de l’année suivante», rapporte la Fédération, qui met en avant des arguments économiques.
«La filière que nous défendons représente plus de 1,5 milliard d’euros de chiffre d’affaires en France et assure 15.000 emplois dont 7500 emplois directs sur le terrain».
Pascal Grizot dit malgré tout «comprendre que ça puisse choquer des citoyens que les parcours de golf soient arrosés» alors que certains Français ne peuvent plus arroser leur jardin ou remplir leur piscine.
Mais convenons que la comparaison ne peut être faite entre une filière économique et la question de l’arrosage des jardins ou des piscines privées … cette comparaison n’a pas de sens.